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Février 2024

La puissance de l'accueil

 

« Fleurir, c'est accueillir ». Cette jolie maxime me revient à l'esprit alors que le printemps est sur le point de renaître... Alors j'ai cherché mais n'ai rien trouvé. Oui, j'ai cherché partout un écrit, une réflexion, une pensée pour m'éclairer sur la réalité, l'importance, la signification de l'accueil. Sans succès. Comme si l'art d'accueillir se passait de mots, tant il était évident... Comme si l'art d'accueillir était si insaisissable qu'il ne méritait pas réflexion... Et pourtant, ouvrir ses bras, dilater son corps et son cœur, offrir ses yeux pour envisager l'autre, quelle beauté ! Et quelle puissance ! Si cela ne se fait pas tout seul et demande énergie, présence, écoute, c'est, pour celui qui en bénéficie, un cadeau pour la vie. Et la femme, tout en pressentant son importance, peut être tentée de négliger cette dimension de sa maternité en raison de son caractère invisible. Le titre du best-seller de Naomi Stadlen, publié en 2004 le dit bien : «  What Mothers Do especially when it looks like nothing ? ». Oui, que font les mères quand elles ne font rien, sauf être accueillantes à leurs enfants  ? Du puissant. De l'urgent. Du vivant. Et si accueillir, c'était faire exister l'autre ?

 

Janvier 2024

Une revenante !

 

… Une revenante... Voilà presque 18 mois que je délaisse la scène de ailes De maman, et pour cause ! Comme présidente de l'association Le Défi des Femmes Aujourd'hui, j'ai passé beaucoup de temps, et d'énergie, avec une équipe formidable, à la préparation du colloque Saison 3 sur le thème « Oser ralentir : le nouveau défi des femmes ! » qui s'est tenu samedi 18 novembre dernier à la Cité U de Paris. Pour info : le Défi, c'est une association - petite en taille, mais grande en promesse - qui promeut la juste place de la femme au 21ème siècle et réfléchit aux défis au féminin à relever dans un monde en pleine mutation. www.ledefidesfemmesaujourdhui.com. Autant dire que cela s'accorde parfaitement avec ailes De maman qui aime rappeler qu'« avant d'être une mère, vous êtes d'abord une femme ! » Aussi, pour 2024, je vous souhaite d'être des femmes vivantes, vibrantes, aimantes... et vous offre cette belle citation de Gandhi : « Vous devez apprendre à être tranquille au cœur de l'activité, et vibrant de vie au repos ». Comme la dame en rose ! (Illustration : Alix Tertrais)

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Octobre 2022

Une arme puissante

La reine Elisabeth d'Angleterre est morte le 8 septembre dernier à l'âge de 96 ans. C’était une femme « digne et classe » ai-je lu. A l'heure de la téléréalité qui exacerbe les passions, sa « réserve émotionnelle » impressionnait. C'était aussi une femme élégante, et souriante. Sans doute savait-elle avec le philosophe Alain que «  le pessimisme est d'humeur, et l'optimisme de volonté  ». C'était une femme simple. Ni fière ni hautaine, humble peut-être, elle rencontrait tous les grands de la planète sans en tirer orgueil. Elle appartenait à l'élite, ce qui lui donnait le devoir d’être au service de son peuple. Enfin, c'était une femme amoureuse. Forte, mais aussi fragile, on aimait qu'elle ait besoin de son Philip pour « faire son travail de reine ». Ensemble, ils disaient quelque chose de beau, de grand : que l'amour peut survivre à tout, et notamment aux tempêtes ? Enfin, c'était une mère qui avait le souci de la paix et de l’unité de son peuple. Elle portait en elle un pouvoir, celui de faire régner l’harmonie… pouvoir partagé par tant de mères de famille et de femmes maternelles sur cette planète. Sans elles, combien de fronts s’ouvriraient ! Elles écoutent, elle sourient, elles tempèrent, elles comprennent, elles entendent, elles accueillent et ainsi désamorcent bien des bombes. Toutes les femmes sont dotées de cette arme puissante. Certaines l’utilisent, d’autre pas. Mais quand elles s’en servent, c’est une véritable déflagration. Celle d’une bombe atomique au service de la paix.   

Septembre 2022

Maman chercheuse d’OR

La vie des mères a quelque chose d’intemporel… Preuve en est, ces lignes écrites par Tolstoï et publiées en 1878 : « Daria Alexandrovna, qui s’était promis une vie commode sinon tranquille à la campagne, sentit renaître l’espoir. Avec ses six enfants, elle ne pouvait avoir un moment de repos : tantôt c’était l’un qui tombait malade, tantôt l’autre qui menaçait de le devenir ; il manquait quelque chose au troisième, le quatrième enfin faisait preuve d’un mauvais caractère, etc., etc. Rares étaient les périodes de calme véritable. (…) En retour, et quelque pénibles que soient pour la mère la crainte des maladies, leur gravité et le chagrin causé par les mauvais penchants des enfants, ceux-ci compensaient ces chagrins par de petits joies, si rares qu’on ne les remarquait pas plus que des paillettes d’or dans le sable. Dans les moments difficiles, Dolly n’avait conscience que de ses chagrins - le sable. A d’autres moments, l’or, c’est-à-dire la joie, lui redevenait perceptible. A l’heure présente, dans la solitude de la campagne, les joies se multipliaient de plus en plus » (extrait de Anna Karénine). Plus d’un siècle plus tard, le charme opère… et chaque mère se sent concernée par ces paillettes enfantines. Mais où les trouver ? En les cherchant ! Alors, pour cette rentrée scolaire 2022, je nous souhaite à toutes d’être des chercheuses d’or... avec un objectif de sept pépites par jour. Prêtes pour le défi ?

Juin 2022

Examens de Juin

Conversation factice entre deux mères  : «  Alors, cette année, tu as des examens chez toi ?  » «  Oui, j'ai un brevet, un bac de Français, et l'an prochain une entrée en 6ème  ». Mais qu'est-ce qui pousse ainsi les femmes à parler au «  Je  » quand il s'agit de la scolarité de leurs chéris... comme si elles allaient elles-même devant les jurys  ? Des restes de fusion maternelle, pardi  ! La fusion maternelle, on le sait, permet d'être particulièrement poreuse à tout ce que vit son enfant. Ce qui, loin d'être facile à vivre au quotidien, est souvent un sujet de plainte maternelle. Pourtant, je crois qu'il y a lieu de s'en réjouir. Car la mère est bien le seul être au monde qui se fasse autant de souci pour les difficultés, épreuves, angoisses de son enfant, ou se réjouisse autant de ses réussites, victoires, petits et grands bonheurs… Quelle chance pour l'enfant que d'avoir une telle «  bonne fée  » dans son quotidien  ! Oh, bien sûr, le père le fait aussi, mais cela est plus raisonné, raisonnable, et ne sort pas autant de ses «  tripes  ». Et puis - comme dit le dicton - «  une joie partagée est une double joie et une peine partagée une demi-peine  ». Ce reste de fusion maternelle a donc aussi ce double impact : démultiplier les joies et atténuer les peines ... Une bien belle mission de mère.

Femme au combat

Mars 2022

Alors qu'un espoir de paix se profile en Ukraine, les journalistes témoignent tous que les hommes sont au front pendant que les femmes se réfugient dans les pays voisins, mettant à l'abri leurs enfants. Ainsi, quand la guerre fait rage, l'homme se bat et la femme – surtout quand elle est mère – protège ses petits. Pourtant, l'actualité évoquait également ces derniers jours les guerres d'Indochine ou d'Algérie, et l'on se souvient des infirmières, convoyeuses de l'air, etc. qui, au coeur des batailles, apportaient un réconfort tout particulier aux hommes. «  La femme fait rarement le choix du combat mais contrainte par les événements, elle y révèle des qualités extraordinaires. Elle y met souvent la chaleur, la douceur, la tendresse qui donnent à son engagement un caractère très particulier et irremplaçable  » écrivait Geneviève de Galard, infirmière-héroïne, surnommée l'ange de Dien-Bien-Phu. Et si l'homme et la femme vivaient l'enfer de la guerre chacun à leur manière ? Comme si, dans les situations extrêmes, un «  élan naturel  » les conduisait … 

Ambitieuse

Novembre 2021

L’ambition est une valeur phare de notre société. C’est - notamment pour les femmes - une pression, une injonction, une obligation. Aussi, durant des années, j’ai cherché mon chemin parmi ces ambitieuses pro, n’ayant - je l’avoue - aucun goût pour le Comité d’Administration du CAC 40. Je savais pourtant que l’ambition, comprise comme le « désir ardent de posséder quelque chose, de parvenir à quelque chose » (Larousse), est noble et puissante. Sans compter que « vivre petit ne rend pas service au monde » (Marianne Williamson). Alors ? Alors je me suis posé la question : quel désir ardent est-ce que je porte ? qu’ai je vraiment envie de réussir ? à quoi est-ce que j’aspire au plus profond ? Et la réponse a fusé, comme une évidence : mon plus vif désir est de « réussir » ma famille, d’en faire une communauté unie, rayonnante, joyeuse. Résultat : « J’ai dû apprendre à choisir ce sur quoi mettre le curseur et que, pour parvenir, j’assumerais de mettre en sourdine certaines aspirations. Tout au moins pendant une tranche de vie » écrit Tatiana Jama, ambitieuse entrepreneuse pro. Je ne dirais pas mieux, moi, l’ambitieuse perso, heureuse et fière de l’être. 

Thérèse et Natasha

Septembre 2021


« Aimer c’est tout donner, et se donner soi-même. » Ces lignes - écrites par Thérèse de Lisieux, jeune religieuse de la fin du 19ème siècle et chantées aujourd’hui par Natasha st Pier - continuent d’inspirer des milliers et des milliers d’hommes et de femmes. Pour moi, elles illustrent parfaitement la maternité - et la paternité. Pourtant se donner n’est pas toujours un long fleuve tranquille et la maladie du don existe : elle s’appelle burn-out maternel et paternel. Dans cette pathologie, le diagnostic est simple : trop de don, et pas assez d’accueil. Kesaco ? Accueil du soleil qui réchauffe, du sourire d’enfant qui sort de l’école, de la lecture d’un livre inspirant, d’un coucher de soleil en mer, de la beauté des arbres en feu, d’une musique qui dilate le coeur… et surtout accueil de la tendresse et de l’amour de ceux qui nous entourent. Et si l’accueil, en réalité, était prioritaire ? Et si savoir se ressourcer permettait d’éviter l’épuisement ? Dans l’enfance et la vieillesse, aux deux extrémités de la vie, l’être humain reçoit plus d’amour qu’il n’en donne. Alors oui, aimer, c’est savoir se donner, mais aussi savoir recevoir. Avec ce proverbe hébreu au coeur : « Qui donne ne doit jamais s’en souvenir, qui reçoit ne doit jamais l’oublier. » 

Pépites estivales

Août 2021

L’été est propice à la flânerie, à la jachère, à la rêverie : la tête se vide et des perles surgissent, comme venues du fond des âges. Cette année, je les dois à Marcel Rufo et Charlotte Jousseaume, auteurs de « Chacun cherche un père » et « Le silence est ma joie ». Première perle : un père et une mère inscrivent leur enfant dans une temporalité différente, le présent pour Maman (qui aime ici et maintenant), le futur pour Papa (qui ouvre les portes de l’avenir). Leurs missions sont également autres : tendresse enveloppante pour la mère, protection fortifiante et rassurante pour le père. Deuxième pépite : il est essentiel de vivre autant le jour que la nuit. Nous rêvons, le plus souvent d’une vie faite uniquement de plein jour. Quelle erreur ! rappelle Charlotte Jousseaume, car « toute vie est faite de nuits, d’aube nouvelle, de plein jour, de crépuscules », et toutes ont leur importance. Troisième merveille : « Toute blessure connaît le chemin de sa guérison ». Cris, énervement, impatience, insulte : en famille, nous nous faisons souvent très mal. La bonne nouvelle, c’est que l’être humain a en lui une énergie interne, vitale pour cicatriser de lui-même. Car notre nature est guérissante. « La vie (ndlr ​: de famille) se reprise, se reprend, et comme un long tissage, nous sécrétons notre fil de soie, et avec lui nous tissons notre vie. » Fascinant, et apaisant. Trois pépites, trois perles, trois prises de conscience bien utiles pour vivre l’année qui s’ouvre dans toute sa densité, et en toute sérénité. Bonne rentrée !

J'ai envie de quitter la maison

Mai 2021

Il y a celles qui rêvent de tout plaquer et celles qui voudraient passer plus de temps chez elles… Il y a celles qui bichonnent leur intérieur et celles qui n’achètent jamais de fleurs… Il y a les maniaques de l’aspirateur et les adeptes du partage des tâches égalitaire… Il y a celles qui la chérissent et celles qui peinent à l’aimer… Quoiqu’il en soit, les mères ont toutes un lien viscéral avec leur maison. Enveloppe rassurante, lieu-ressource, espace cocooning, et si la femme avait une connexion très spéciale avec cet espace intérieur ? « Quand une femme prend ses quartiers dans l’appartement de célibataire (…) c’est toujours ton petit chez-toi mais y a un nouveau parfum dans l’atmosphère… » chante Grand Corps Malade aujourd’hui. Au 18ème siècle, Benjamin Franklin, l’un des pères fondateurs de l’Amérique, écrivait dans son Almanach : « Une maison sans femme ni feu est comme un corps sans âme ni esprit ». Le dicton anglais, lui, dit : « Les hommes font les maisons mais les femmes font les foyers », et le proverbe français : « Maison sans femme et sans flamme, maison sans âme ». Et si c’était vrai finalement ? Et d’ailleurs, aimer être une femme et aimer sa maison, ne serait-ce pas tout un ? 

Bonne Fête des Mères !

Notes de Printemps

Mars 2021

1. Charge mentale, morale, écologique, sexuelle… Les femmes-mères n’en finissent plus de faire la liste de tout ce qu’elles supportent. Est-ce une nouveauté ? «Vous, les mères, vous êtes souvent très fatiguées. Cela commence la matin, au réveil… Les bras, le dos, les reins de la maman ne sont pas seuls à être soumis à une rude épreuve. Il y a aussi ses nerfs !» Ces lignes sont tirées d’un guide pour les mères des Années 50. Comme quoi, rien de nouveau sous le soleil : la maternité a toujours été et sera toujours un lourd fardeau. Une loi de la nature sans doute…

2. Récemment, une femme s’est vue confier un poste-clef au Vatican - le CAC 40 de l’Eglise en quelque sorte. Je m’en réjouis et m’en inquiète. Cette réussite - comme celle des Marie Curie, Hélène Boucher, Rosa Parks - est présentée comme exemplaire quand la réalité maternelle, en contrepoint, semble un peu fade… Mais pourquoi donc dénigrer les mères et exalter les aventurières ? La maternité ne serait-elle pas une aventure en soi ? A quand d’ailleurs un Prix Nobel de la Paix décerné à une maman ?

3. Aujourd’hui, certaines voix féminines nous promettent le Grand Soir, ce moment de l’Humanité où, dans une parfaite parité, les femmes seront enfin heureuses. Merci, mesdames, pour votre sollicitude, mais malgré tout le respect que je porte à vos combats, nous ne vous avons pas attendues pour être heureuses. Et je préfère penser que le bonheur, c’est maintenant, avec les beaux jours qui arrivent et cette citation printanière : « il y a des fleurs partout pour qui veut bien les voir » (Henri Matisse).



Une année pour contempler

Janvier 2021

La Covid nous oblige à ralentir. Le Covid nous oblige à revoir nos plans en permanence. La Covid nous oblige à fermer les commerces. Le Covid nous oblige à nous entasser dans nos appartements. La Covid nous oblige… Mais il y a une chose que ce virus ne pourra jamais nous voler, c’est notre regard. Regarder le monde, regarder les autres, regarder nos proches avec des yeux remplis de ferveur… voilà tout le bonheur que je nous souhaite ! Un peu comme « le Ravi » de la crèche, ou comme la Mère émerveillé devant son nouveau-né, il nous reste, en cette période étrange, l’émerveillement… C’est-à-dire un regard qui nous fait voir les pépites du quotidien et nous retourner sur les jours passés pour en extraire tout l’or caché ! Oui, je nous souhaite, pour cette année 2021, d’ouvrir nos yeux à ce Beau déjà là, à ces étincelles de Lumière qui attendent juste nos regards pour être révélés au monde. Car, Covid ou pas, « l’homme vit de trois manières : en pensant, en contemplant, en agissant » (Simone Weil la philosophe). Autrement dit il cherche le vrai, il est séduit par le beau, il cherche à faire le bien. Puisse la contemplation ne pas nous faire défaut cette année… 

La bûche

Novembre 2020

Ai-je bien entendu ? « À Noël on coupe la bûche en deux et Papy et Mamy mangent dans la cuisine » nous a expliqué cette semaine, sentencieusement, le professeur Salomon. En ces temps de Covid 19, l’objectif est louable : mettre les grands-parents en sécurité sanitaire. Mais la solution proposée est tout sauf innocente, et cet abus de langage révélateur du regard porté sur nos Aînés. Ainsi, pendant que toute la famille va trinquer, chanter, rire, s’engueuler - se retrouver quoi - les Aïeux, les Vieux, les Anciens devraient être mis à l’écart. Eh bien, désolé, Monsieur Salomon, mais nous ne vous obéirons pas. Car, pour nous, voyez-vous, une grand-mère, un grand-père sont des trésors. Et à ce titre, ils méritent tous les honneurs. C’est donc un trône que nous leur dresserons la nuit de Noël. Et nous leur servirons nous-mêmes la bûche traditionnelle. Et si besoin, c’est nous qui irons dans la cuisine. Pour que jamais cette bûche, signe de l’unité familiale, ne devienne celui de l’exclusion. Nos Aïeux, nos Vieux, nos Anciens sont si précieux ! Comme le confiait au soir de sa vie Albert Jacquard à Marie de Hennezel : « A 86 ans, bien sûr je cours moins vite… mais je peux toujours m’enrichir au contact des autres et enrichir les autres. Je suis donc vieux au sens africain du mot, quelqu’un vers qui on va comme une source... ». Joli. 

Congé Paternité : Liberté, égalité, équité

Octobre 2020

Dès juillet 2021, le congé paternité passera à 28 jours. Evolution ou régression ? Evolution bien sûr, tant cette importance donnée et reconnue au père est une bonne nouvelle ! (Je ne comprends d’ailleurs pas pourquoi, dans le même temps, une autre loi risque de priver délibérément des enfants de père.) Mais je salue cette initiative, avec un bémol : j’ai l’étrange impression qu’une égalité absolue entre congé paternité et maternité (50/50) est l’objectif à atteindre. N’oublions tout de même pas que c’est la mère qui accouche, pas l’homme… il serait donc normal que celle-ci ait quelques jours en plus de congé non ? J’aimerais donc que cette évolution des congés aille dans le sens de l’équité et de la liberté. Comme c’est le cas - on l’oublie bien souvent - en Suède : « Le congé parental n’a pas en France la même souplesse que dans les pays scandinaves. En Suède par exemple le congé de maternité dure 480 jours, dont 60 sont dévolus à la mère, 60 au père, les 360 jours restants pouvant être pris par l’un ou l’autre. Si c’est la mère qui en profite, elle pourra travailler deux ans à mi-temps, ou quatre ans à quart temps, en gardant poste et ancienneté. » (extrait de « Au secours je me noie, comprendre et éviter le burn-out maternel »). Inspirant, non ?



 

Fin d’été

Août 2020

L’émotion est vive, et me prend aux entrailles. Je suis devant les plages du Débarquement. Très émue, très touchée, je vois soudain un adolescent prendre son jeune frère par les épaules : « je t’explique, en fait, ce sont des soldats qui se sont sacrifiés pour les autres, pour leur liberté » lui explique-t-il. Et là, bingo ! Ces mots résonnent en moi avec puissance, faisant écho à ma vie de mère. Le mot « sacrifice » est violent, dur, difficile, râpeux, voire même inaudible en 2020. Pourtant la réalité, elle, est là. tenace. Ces jeunes hommes - anglais, américains, canadiens, français - sont bel et bien tombés, en juin 1944, pour notre liberté. Ils ont, littéralement, donné leur vie pour que d’autres vivent. Comme l’ont fait, et le font encore tant et tant de mamans ! Comme l’ont fait et le font encore tant et tant de papas. L’un d’eux, un jour, me confiait : « tu sais, si je n’avais pas eu de famille, si je n’avais pas été père, j’aurais fait du parapente, de la rando en haute montage, de l’oenologie… » C’est bien grâce aux sacrifices - oui, j’ose le mot - de ses parents que l’enfant peut prendre son envol vers la liberté. Une belle parentalité est à ce prix. Comme disait le philosophe-poète-écolo-avant-l’heure Gustave Thibon : « il faut choisir : rester fleur et se faner, ou mourir et devenir fruit ». 

Un bébé toute seule

Juillet 2020

En plein coeur de l’été, alors que de nouvelles lois sur la maternité vont ou viennent d’être votées, je prends du temps pour écrire ces lignes. Parce que je suis bouleversée en pensant à ces bébés qui vont naître, orphelins de père et doublement maternés. Alors, oui, j’ose dire ceci. La PMA pour toutes, c’est : 1/ Une injustice pour l’enfant. Les femmes, elles, ne font que subir les conséquences de la « justice naturelle » : le même avec le même « engendre » la stérilité. La véritable justice voudrait que tout petit humain ait le droit de naître entouré d’une mère ET d’un père. 2/ La haine de l’homme en héritage. Priver un bébé de père dès le début de sa vie, c’est transmettre à son bébé cette croyance : « la moitié de l’humanité ne vaut rien ». Comment un enfant héritier de cette toute puissance féminine pourrait-il se construire dans la sérénité ? 3/ Une violation écologique. La nature a besoin de mâle et de femelle pour la fécondation - cf le combat contre la disparition des abeilles polinisatrices. Il faudrait donc contourner, violenter, brusquer Dame nature, pour qu’elle se plie aux désirs des adultes ? Et cela, à l’ère de la vague verte et de l’empreinte carbone ? 4/ L’éclatement de la maternité. Avec le ROPA, l’enfant non seulement n’aura pas de père, mais en plus il sera dorloté par deux mères : la donatrice et la gestatrice. « Qui est mon père ? se demandait l’enfant dans la PMA. Qui est ma mère ? se demandera l’enfant pris entre deux mères » (in Causeur 25 juillet 2020). Un bébé privé d’un père et de l’amour unique d’une mère verrait ainsi le jour, fruit d’une décision consciente et mûrement réfléchie ? Alors, si je dis Non à la PMA, c’est pour dire Oui à la paternité et à la maternité responsables. Comme dit le proverbe japonais, « l’amour d’un père est plus haut que la montagne, et l’amour d’une mère plus profond que l’océan ».

Père Hors Pair

Juin 2020

Le père est-il aussi rare qu’on le dit ? Je ne le crois pas. Ceux qui « coo-pèrent à la per-fection » sont nombreux, même s’il y a « des pères absents, des pères fuyants et des perfides » (Grand Corps Malade). Que font-ils donc de si précieux qui allège la mère - en la sortant de son rôle épuisant de Maman qui la vide complètement de son énergie - et lui redonne le sourire ? Témoignages de Papa. 1/ « Quand notre fils est né, j’ai essayé d’aider ma femme à s’écarter du petit, mais comme elle l’avait porté elle pensait être la seule à savoir s’en occuper ! » Mettre de la distance entre la mère et son enfant, l’aider à sortir de la toute-puissance maternelle : première mission. 2/ « Récemment ma femme était empêtrée avec mon fils, A force de l’écouter, la situation avait fini par s’enliser, j’ai fini par intervenir, par prendre les choses en main, la situation s’est réglée, et ma femme en a été soulagée ! » Deuxième mission : aider à la prise de décision, et trancher si besoin… surtout quand Maman n’arrive pas à se décider car elle veut faire plaisir à tout le monde ! 3/ « Notre fille, l’autre soir, voulait que nous regardions un film ensemble. J’ai dit un Non ferme et définitif. Ma compagne était triste sur le coup mais finalement elle m’a avoué qu’elle était ravie » ! C’est la troisième mission : ramener la mère à sa féminité. Comme l’explique Yvon Dallaire, psychologue québécois : « L’homme rappelle à la mère qu’elle est aussi une femme et une amante, un être de plaisir et non seulement un être de devoir ». J’aime.

Témoignages tirés de « Au secours je me noie, comprendre et éviter le burn-out maternel »

L'équilibre à trois temps

Mai 2020


Le saviez-vous ? Dans l’Antiquité, les « Trois Grâces » étaient le symbole de la Générosité dans ses trois mouvements : Donner, Recevoir et Echanger. L’un n’allant évidemment pas sans l’autre… Elles représentaient également la Féminité avec Euphrosyne la Sereine, Thalie la Florissante et Aglaé la Brillante. Alors que le déconfinement est en cours, alors que le confinement a été pour toutes les mamans un véritable jeu d'équilibriste, cette sculpture de Niki de Saint Phalle, dans son aspect provocateur et dérangeant, apparaît comme une belle source d’inspiration et une pressante invitation à l’équilibre pour les mères du 21ème siècle... non ? 




Alerte Coro - Spécial Papas

Mars 2020

A partir de lundi, les enfants vont rester chez eux. Toute mère sait ce que cela veut dire. Les pères, pas forcément. Et ils peuvent être tentés de penser : « c’est bon, Elle va gérer… » Alors là je dis : « Stop ! » Non, les mamans ne vont rien gérer du tout ! Elles vont juste faire face… (en fait, elles ont peur de ne pas y arriver, mais ça elles ne vous le diront jamais). Alors je lance ce cri d’alarme : vous les hommes, soyez à la hauteur ! En cas de crise, les mamans serrent les dents, donnent tout, font du mieux qu’elles peuvent, donnent le change… mais ne soyez pas dupes ! Ce qui les attend est une Epreuve Sportive (physique et psychique) de Haute Compétition. Et, sachez-le, elles ne peuvent pas l’affronter seules. Elles vont avoir besoin de vous. Alors, soyez là. Présents. Attentifs. A l’écoute. Surtout, ne désertez pas ! Et vous, les mamans, parlez ! Inutile de jouer aux mères qui assurent « mais si ça va aller j’te jure… » Non, cela ne va pas aller. Alors, dites ce dont vous avez besoin, ce que vous attendez de votre homme, expliquez-lui, soyez claires dans vos demandes, et évitez de râler, de vous plaindre (ça, les hommes détestent !). Et dès maintenant, élaborez - ensemble - un Plan de Bataille pour les semaines qui viennent. Car l’enjeu est de taille : éviter que Maman ne meure au front…


Guerrière (suite)

Février 2020

C’est la mode. Pas un film, pas un dessin animé, pas une émission sur nous, les femmes, sans utiliser le mot de « Guerrière ». Et puis il est vrai que nous avons Jeanne d’Arc… alors … Alors je viens de trouver une nouvelle raison d’être une guerrière. Dans un post précédent, je disais qu’il s’agissait de lutter pour découvrir la pépite de la Joie maternelle. Aujourd’hui, grâce à Camille Sfez, auteur de « La puissance du féminin », je comprends qu’il s’agit aussi de défendre son propre territoire. Oui, être guerrière, c’est protéger son « féminin sacré ». C’est savoir mettre des limites, dire OUI, dire NON et ainsi se respecter. Alors que si souvent nous, les femmes et les mères, sommes dans le « p’têt ben qu’oui, p’têt ben qu’non », Camille Sfez nous invite à réveiller la femme déterminée et puissante en nous. Celle qui, forte et vulnérable à la fois, sait ce qu’elle veut. Pour devenir une Souveraine, « en même temps guerrière et magicienne »… Une maman quoi.

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